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Association des Parents d'Elèves
du Conservatoire National Supérieur
de Musique et de Danse de Paris

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La tendinite

 

 

 

 

TENDINITES et/ou TENDINOPATHIES
" Achille " est souvent dans le coup !…

La beauté, la pureté, l’amplitude du geste d’un danseur cachent le dur labeur du " dressage du corps ". Volontairement ou pas, il en oublie souvent, hélas, une limite, physiologique celle-là, celle de ses muscles et de ses tendons. Selon certaines statistiques, les problèmes musculaires et tendineux représentent plus de 20% des pathologies du danseur. De loin la première, de localisation variée mais plus fréquente aux endroits de grande sollicitation: la Tendinite.

Tendon de terminaison du triceps sural formé par la réunion des lames terminales des jumeaux -interne et externe- et du soléaire, ses fibres superficielles se prolongent jusqu’à l'aponévrose plantaire pour former le système suro-achilléocalcanéo-plantaire. C’est la véritable unité anatomique et fonctionnelle de la propulsion.

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Ce tendon, riche en cellules hydrophiles, est le plus volumineux et le plus puissant du corps il peut subir des forces de traction de plus de 300 kilos! Mais comme tous les "grands costauds" il présente un point faible s’il reçoit une double innervation, il est, par contre, fort mal vascularisé dans sa partie moyenne et lors de très fortes sollicitations il a un mal considérable à se débarrasser de ses toxines. Les relevés sur 1/2 pointes ou sur pointes, les appels et les réceptions des sauts, les impulsions c’est lui!

Dès les premiers signes de tendinite, le pas devient court, saccadé avec, parfois, une sensation de crampe dans le mollet. On constate un certain gonflement au niveau du coup-de-pied et plus particulièrement au niveau des gaines postéro-externes.

Les causes, elles, peuvent être de deux ordres,
mécaniques ou chimiques.

Au centre des causes mécaniques, souvent montrés du doigt, les sols. Ils jouent un rôle primordial dans la fréquence des incidents. Bien difficile de trouver une solution lorsque les lieux ne sont pas adaptés, style gymnase ou revêtement ponctuel pour un stage ou une scène non prévu pour la danse ... Mais lorsqu’il s’agit d’un lieu "privilégié" pour l’enseignement de la danse et qui ne saurait donc souffrir d’aucune économie budgétaire au risque de mettre en péril la santé de futurs professionnels, qui utilisent à plein leurs capacités physiques et artistiques, on ne peut que " dédouaner " les sols ! Malgré tout, devant la fréquence des incidents tendineux, il est bien légitime de se poser quelques questions..

Parmi les causes mécaniques, donc, le surmenage vient en premier, suivi de bien près par un échauffement insuffisant ou pratiqué dans un espace insuffisamment chauffé. Enfin, souvent catastrophiques, les trucs et recettes de sorcières pour se faire "un beau coup-de-pied’. Les techniques diffèrent : Se placer la moitié des pieds sous des rouleaux, se les mettre "à la retourne" dans des barreaux de chaise, voire se les coincer dans le tiroir supérieur de la commode tout en restant assise par terre!

Attention DANGER. Ne forçons pas la nature à ce point. Si la structure osseuse le permet, un bon travail, patient, régulier, ne manquera pas d’améliorer tout ça. Dans tous les autres cas, la tendinite est au bout du chemin de la torture! De telles pratiques peuvent amener une détérioration osseuse pour laquelle il faudra, parfois, recourir à la chirurgie.

Mais les tendinites sont bien souvent d’origine chimiques chez nos danseurs qui doivent, par ailleurs, surveiller leur ligne. Là encore, attention aux fausses recettes et régimes en tous genres "..qui ont super marché sur Aglaée ou Gertrude…"Entretenir sa silhouette de danseur s’apprend et les moyens sont mis en œuvre pour vous y aider".

Les erreurs diététiques conduisent aussi à la tendinite.

Pour se débarrasser des toxines accumulées lors des exercices, les tendons ont besoin d’être parfaitement drainés. Notre propre corps ne suffit pas lorsque l’effort est soutenu. Il leur faut donc un apport par une hydratation systématique avant, pendant et après l’effort. Ne pas se contenter de boire pendant le cours et ne plus ingurgiter un seul verre d’eau de toute la journée!

Boire de l’eau, beaucoup d’eau ! Jusqu’à 2 litres par jour dans le cas d’un travail intensif en période de répétitions, par exemple . Equilibrez plus encore votre alimentation en bannissant tout ce qui est plus chargé en graisses, "vengez-vous" sur les poissons maigres, les crudités, les légumes verts et les fruits. Pas facile en hiver ou lorsqu’on est astreint à une restauration de groupe... mais c’est au prix de cette stricte discipline alimentaire que tendons et lignes seront au mieux de leur forme.

La Tendinite est là, que faire ?

En premier, le repos. Facile à dire c’est vrai. Mais sachez que plus vite vous mettrez votre tendon au repos - c’est à dire arrêt de la danse quelques jours- plus vite viendra la guérison. Utilisez la cryothérapie. Appliquez plusieurs fois par jour une poche de glace sur votre tendon. Puis, en remontant vers le mollet, massez-vous avec une pommade ou un gel anti-inflammatoire.

Là, le rôle du Kiné est particulièrement important. Il doit pouvoir vous proposer un massage vibré décontracturant de la cuisse et du mollet. Il pratiquera aussi un massage de drainage des loges latérales du tendon par des manœuvres compressives.

Enfin, dans la mesure du possible, il vous fera de la physiothérapie sous forme d’ultrasons et d’ionisations (tout à fait indolores!).

Les infiltrations locales de corticoïdes seront réservées aux formes extrêmes ou en cas d’échec du traitement simple. Certains sont tentés par ce moyen rapide mais qui cache aussi le mal et qui vous fragiliserait pour un traitement impératif ultérieur.

Pas de catastrophisme; bien que tous ces accidents tendineux ou musculaires aient une répétitivité qui pose question, les séquelles ne sont généralement pas graves. Il n’en demeure pas moins vrai qu’ils restent extrêmement pénalisant pour un danseur.

Un seul mot vigilance. Pour être bien dans nos tendons, soyons bien dans notre tête et gardons-nous de toutes les causes déclenchantes dont nous serions les auteurs.

P. Lesure

 

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