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Association des Parents d'Elèves
du Conservatoire National Supérieur
de Musique et de Danse de Paris

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Expèriences

 

 

 

 

Expérience d’un stage aux Etats-Unis
par Rodolphe Fouillot

Grâce à un échange avec le Conservatoire, je pus partir pour quelques 4 mois, de septembre à décembre 95, en Californie, à Los Angeles, à la "California lnstitute cf the Arts" (Calarts). L’idée que je m’étais faite de cet état m’était venue à la lecture d’un certain John Steinbeck ‘Les raisins de la colère’; c’est-à-dire un Eden de verdure, de soleil, de bonheur; en un mot, le pays où la vie est des plus belles et des plus faciles.

Ma première vision à mon arrivée dans la ville fut un peu comme je l’avais imaginée et rêvée, peut-être aussi (le soleil était au rendez-vous et cela pour les 4 mois qui allaient suivre, de magnifiques gazons bien irrigués s’étalaient devant presque chaque demeure) mais cependant le caractère tentaculaire, gigantesque, inhumain de la ville me frappa aussitôt. Comment, en effet, dans un Eden serait-il possible de concevoir un tel complexe immobilier, industriel tel celui de Los Angeles? Comment les habitants de cette Californie que j’aurais plutôt imaginés "cool " (pour rester quelque peu américain!) de par le climat et l’abondance de toutes choses, pouvaient-ils ne pas devenir anxieux dans cette ville au moins 10 fois plus grande que Paris? pensais-je. Cette impression d’une ville inhumaine telle que je l’avais eue à mon arrivée fut accentuée lorsque j’appris que Los Angeles était une des villes les plus criminelles et les plus dangereuses des Etats-Unis.

Cependant, mon installation dans le campus de l’université se fit sans la moindre difficulté. Les Californiens n’étaient peut-être pas aussi bronzés, détendus que je les avais imaginé, mais, en tout cas, ils étaient des gens de confiance, d’une positivité rare et des administrateurs admirables. Des étudiants m’aidèrent aussi beaucoup à trouver des nouveaux repères et dans l’apprentissage de cette nouvelle langue et je n’eus donc aucun problème à m’adapter à ma nouvelle vie.

Sur ce, le début des cours arriva; le niveau des danseurs était des plus hétérogènes mais quelle était la joie à travailler de chacun d’entre eux; pour moi, cette joie était la plus Importante. Pourtant, les cours étaient aussi nombreux que dans une université et il n’était pas rare de débuter sa journée à 9h du matin pour la finir à 7h du soir avec parfois, de surplus, des répétitions pour les pièces que l’on créait ou pour lesquelles on avait accepté de danser. Tout cela conduisit très vite à une très grande fatigue mais qu’importe ce fut toujours un enchantement, un véritable coup de fouet pour moi que de voir ces californiens toujours souriants et prêts à vous écouter en dépit de leurs cernes tout comme les miens souvent. Tous ces danseurs avaient une telle fougue, une telle énergie à revendre que je me demande encore aujourd’hui à quoi ils "carburaient"..! Peut-être au soleil qui régnait 24h/24h ou aux nombreuses fêtes auxquelles ils avaient encore l’énergie d’aller...

Au programme, des cours de classique, de contemporain, d’adage, de kinésiologie, de composition, de répertoire, de showring (on présente sa création, son travail dans un théâtre comme pour un vrai spectacle), des cours de culture générale et de vrais spectacles réalisés entièrement par les étudiants à peu près une fois par mois. Impossible de s’ennuyer en un mot!

En résumé, cette école où la chorégraphie était le maître-mot mais où les cours de technique n’étaient pas négligés, loin de moi cette idée, fut d’un enrichissement formidable, tant sur le plan chorégraphique (pour les américains, dans de nombreuses pièces que j’ai vues, j’ai pu m’apercevoir que le mouvement était la base de tout, que l’émotion n était pas au départ la motivation du geste, que chaque chorégraphe n’avait pas peur d’oser, quitte au ridicule parfois; ce qui me semble très bien; peut-être, en France, devrait-on parfois oser plus dans le but de peut-être découvrir de nouvelles choses, de nouveaux circuits de création sans se poser des milliers de questions sur la justesse des choses; en un mot, laisser peut-être plus de part à l’instinct.., l’homme n’est-il pas fait entre autres d’instincts? Pourquoi, en fait, ne pas parfois les laisser s’exprimer librement, sans contrainte de la raison?) que sur le plan technique et humain de par la positivité, la joie de vivre de ces gens

Mais aujourd’hui, je crois que ce stage n’aurait pas été positif si je n savais eu de sérieuses bases de composition au CNSMDP et si je n’avais pas été solidement déterminé à découvrir et à intégrer les caractères propres à la danse américaine. En effet, à mon avis, aux USA, il est très facile pour quelqu’un de perdu, n’ayant plus les repères de son pays, de sombrer dans l’alcool ou la drogue; seules la détermination et la passion peuvent l’en empêcher. Le fait de ne pas avoir de voiture à Los Angeles constitue réellement aussi un gros problème en raison de la  totale absence de transports publics; en effet il m’aurait été impossible de remédier à mes besoins les plus rudimentaires et les plus quotidiens tels la nourriture sans l’aide de certains étudiants de la "Calarts ". Enfin, en dépit de certains points obscurs, mal définis ou incompris de la convention entre le Conservatoire et la "Calarts " j’espère que ce magnifique échange pourra se poursuivre et que d’autres élèves du CNSMDP pourront avoir la chance de partir comme je l'ai fait.

Expérience d’audition

A chaque avis d’audition, la même question "J’y vais ou j’y vais pas ?"

Il y a les bruits qui courent ("audition bidon"), la sacro-sainte conformité au modèle attendu, ses propres envies et affinités qui dissuadent d’engager des frais inutiles.

D’un autre côté, on se persuade qu’on n’a rien à perdre, que les bruits sont souvent sans fondement, que si on ne se montre pas on ne risque pas de trouver un engagement, et qu’il faut bien commencer d’une manière ou d’une autre.

Alors on y va sans trop d’illusion mais non sans espoir.

Et on se retrouve parmi une foule de candidats qu’on finit par reconnaître d’une audition à l’autre.

On n’a pas l’impression d’être vraiment regardés lors de l’incontournable cours mais par contre on a la certitude que certains candidats, désignés par leur prénom, ne sont pas inconnus des directeurs de la compagnie. Alors on essaie comme à un concours de beauté de présenter son meilleur profil aux regards qui ne vous regardent pas.

L’élimination survient plus ou moins tôt mais toujours sans explications. C’est en soi qu’il faut les trouver ! Je ne correspondais pas à ce qu’ils cherchaient, je n’ai pas plu, je suis trop jeune, je manque d’expérience, je n’ai pas une technique suffisamment sûre…

De toute façon la pilule est un peu amère mais l’envie de danser finit par l’emporter.

‘‘J’irai ! ! !‘‘

A titre d’exemple, le coût de l'audition au Grand Théâtre de Genève: 1.500 F

D’après les propos d’élèves-danseurs de dernière année.

 

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