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Expérience dun stage aux Etats-Unis Ma première vision à mon arrivée dans la ville fut un peu comme je lavais imaginée et rêvée, peut-être aussi (le soleil était au rendez-vous et cela pour les 4 mois qui allaient suivre, de magnifiques gazons bien irrigués sétalaient devant presque chaque demeure) mais cependant le caractère tentaculaire, gigantesque, inhumain de la ville me frappa aussitôt. Comment, en effet, dans un Eden serait-il possible de concevoir un tel complexe immobilier, industriel tel celui de Los Angeles? Comment les habitants de cette Californie que jaurais plutôt imaginés "cool " (pour rester quelque peu américain!) de par le climat et labondance de toutes choses, pouvaient-ils ne pas devenir anxieux dans cette ville au moins 10 fois plus grande que Paris? pensais-je. Cette impression dune ville inhumaine telle que je lavais eue à mon arrivée fut accentuée lorsque jappris que Los Angeles était une des villes les plus criminelles et les plus dangereuses des Etats-Unis. Cependant, mon installation dans le campus de luniversité se fit sans la moindre difficulté. Les Californiens nétaient peut-être pas aussi bronzés, détendus que je les avais imaginé, mais, en tout cas, ils étaient des gens de confiance, dune positivité rare et des administrateurs admirables. Des étudiants maidèrent aussi beaucoup à trouver des nouveaux repères et dans lapprentissage de cette nouvelle langue et je neus donc aucun problème à madapter à ma nouvelle vie. Sur ce, le début des cours arriva; le niveau des danseurs était des plus hétérogènes mais quelle était la joie à travailler de chacun dentre eux; pour moi, cette joie était la plus Importante. Pourtant, les cours étaient aussi nombreux que dans une université et il nétait pas rare de débuter sa journée à 9h du matin pour la finir à 7h du soir avec parfois, de surplus, des répétitions pour les pièces que lon créait ou pour lesquelles on avait accepté de danser. Tout cela conduisit très vite à une très grande fatigue mais quimporte ce fut toujours un enchantement, un véritable coup de fouet pour moi que de voir ces californiens toujours souriants et prêts à vous écouter en dépit de leurs cernes tout comme les miens souvent. Tous ces danseurs avaient une telle fougue, une telle énergie à revendre que je me demande encore aujourdhui à quoi ils "carburaient"..! Peut-être au soleil qui régnait 24h/24h ou aux nombreuses fêtes auxquelles ils avaient encore lénergie daller... Au programme, des cours de classique, de contemporain, dadage, de kinésiologie, de composition, de répertoire, de showring (on présente sa création, son travail dans un théâtre comme pour un vrai spectacle), des cours de culture générale et de vrais spectacles réalisés entièrement par les étudiants à peu près une fois par mois. Impossible de sennuyer en un mot! En résumé, cette école où la chorégraphie était le maître-mot mais où les cours de technique nétaient pas négligés, loin de moi cette idée, fut dun enrichissement formidable, tant sur le plan chorégraphique (pour les américains, dans de nombreuses pièces que jai vues, jai pu mapercevoir que le mouvement était la base de tout, que lémotion n était pas au départ la motivation du geste, que chaque chorégraphe navait pas peur doser, quitte au ridicule parfois; ce qui me semble très bien; peut-être, en France, devrait-on parfois oser plus dans le but de peut-être découvrir de nouvelles choses, de nouveaux circuits de création sans se poser des milliers de questions sur la justesse des choses; en un mot, laisser peut-être plus de part à linstinct.., lhomme nest-il pas fait entre autres dinstincts? Pourquoi, en fait, ne pas parfois les laisser sexprimer librement, sans contrainte de la raison?) que sur le plan technique et humain de par la positivité, la joie de vivre de ces gens Mais aujourdhui, je crois que ce stage naurait pas été positif si je n savais eu de sérieuses bases de composition au CNSMDP et si je navais pas été solidement déterminé à découvrir et à intégrer les caractères propres à la danse américaine. En effet, à mon avis, aux USA, il est très facile pour quelquun de perdu, nayant plus les repères de son pays, de sombrer dans lalcool ou la drogue; seules la détermination et la passion peuvent len empêcher. Le fait de ne pas avoir de voiture à Los Angeles constitue réellement aussi un gros problème en raison de la totale absence de transports publics; en effet il maurait été impossible de remédier à mes besoins les plus rudimentaires et les plus quotidiens tels la nourriture sans laide de certains étudiants de la "Calarts ". Enfin, en dépit de certains points obscurs, mal définis ou incompris de la convention entre le Conservatoire et la "Calarts " jespère que ce magnifique échange pourra se poursuivre et que dautres élèves du CNSMDP pourront avoir la chance de partir comme je l'ai fait. Expérience daudition A chaque avis daudition, la même question "Jy vais ou jy vais pas ?" Il y a les bruits qui courent ("audition bidon"), la sacro-sainte conformité au modèle attendu, ses propres envies et affinités qui dissuadent dengager des frais inutiles. Dun autre côté, on se persuade quon na rien à perdre, que les bruits sont souvent sans fondement, que si on ne se montre pas on ne risque pas de trouver un engagement, et quil faut bien commencer dune manière ou dune autre. Alors on y va sans trop dillusion mais non sans espoir. Et on se retrouve parmi une foule de candidats quon finit par reconnaître dune audition à lautre. On na pas limpression dêtre vraiment regardés lors de lincontournable cours mais par contre on a la certitude que certains candidats, désignés par leur prénom, ne sont pas inconnus des directeurs de la compagnie. Alors on essaie comme à un concours de beauté de présenter son meilleur profil aux regards qui ne vous regardent pas. Lélimination survient plus ou moins tôt mais toujours sans explications. Cest en soi quil faut les trouver ! Je ne correspondais pas à ce quils cherchaient, je nai pas plu, je suis trop jeune, je manque dexpérience, je nai pas une technique suffisamment sûre De toute façon la pilule est un peu amère mais lenvie de danser finit par lemporter. Jirai ! ! ! A titre dexemple, le coût de l'audition au Grand Théâtre de Genève: 1.500 F Daprès les propos délèves-danseurs de dernière année. |
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