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Dix-sept heures de vol pour arriver à une destination inconnue. Une bréve escale à Hong-Kong, où le soleil plombant à travers une nappe de nuages, nous laisse déçus de ne pas avoir vu la ville. Laccueil à Osaka est des plus chaleureux quoique gardant un côté très officiel. Après une réunion dinformation, nous sommes projetés dans les familles. Un peu rebutés au départ par des problèmes de communication, rapidement nous sommes adoptés. Grâce à nos hôtes, nous avons pu faire un peu de tourisme. Entre autres, les temples japonais, ils sont dune beauté et dune quiétude incroyables. Tout respire la sérénité. Après deux jours de repos, nous commençons les cours et les répétitions. Un emploi du temps un peu chargé ne nous laisse que le soir pour visiter Kobe et nous reposer. Cest là que commencent les promenades, les rendez-vous pour partir en groupe marcher à travers la ville, rue piétonnière où lon se croit presque en France, petits magasins qui regorgent de mille choses. Il arrive aussi de rester à lhôtel, dans une chambre à se raconter plein de choses et à rire. Et parfois les réveils sont durs. Mais la joie dêtre tous ensemble, de danser dans un pays si lointain nous stimule. On est également invité à des réceptions, des cocktails et des dîners. Nous sommes en quelque sorte des ambassadeurs. Et enfin arrivent les jours de spectacle. Les salles sont très grandes et complètement remplies. Les quatre représentations ont lieu à Kobe, Osaka, Amagasaki et Toyooka. Danser quatre jours de suite dans des salles différentes n est pas évident. On prend contact avec la scène le matin et en début daprès-midi, pour danser en fin daprès-midi ou le soir. Et à chaque fois cest un nouveau challenge. Le public japonais, en général assez froid, nous fait tout de même bon accueil. Mais il diffère du public français qui est très chaleureux. Le dernier soir, à Toyooka, nous sommes sortis tous ensemble pour conclure au mieux le séjour. Et elle a été très réussie, cette soirée. Le lendemain, nous allons à laéroport dOsaka, où nous attendons 3 heures lavion du retour, qui nous ramène à Paris le 21 juillet à 6h15. Malgré la fatigue du voyage, l'arrivée se passe bien. Mais au moment de se quitter, chacun verse une larme; surtout en sachant que certains étudiants ne reviendront pas lannée suivante et qu ils vont rentrer dans la vie active. Mais les promesses de lettres et de visites au CNSMDP apaisent tout le monde. En tout cas, je crois que chacun gardera un très bon souvenir de ce voyage qui nous a rapprochés les uns des autres. Sandrine Roux
Echanges Franco-Bosniaques par la Danse Contemporaine Yasmina PROLIC, bosniaque de nationalité et ancienne élève du Conservatoire (1993-1997) voulait faire découvrir la danse contemporaine en Bosnie où elle avait débuté en "classique" avant la guerre, dans lunique école de danse de ce pays: celle du Théâtre National de Sarajevo. En février 1998, lopportunité du festival dhiver de Sarajevo lui a permis de reprendre contact avec ses amis " danseurs classiques " du Théâtre National et de programmer un spectacle contemporain de sa création, pour cet événement. Après la mise en commun des expériences des uns et des autres autour de leur vécu de la guerre en tant que bosniaques et danseurs, ils ont élaboré un ballet "La Part de la Vie ou Dio Zivota ", reflet du puzzle humain: amitié, jeu, fête, amour, colère, travail, tristesse, joie... expériences à travers ce langage commun quest la danse. Cet objectif de faire découvrir du contemporain à un public de non-initiés à Sarajevo a été reproduit pour un public semblable en milieu rural. Grâce à la Fédération Départementale des Foyers Ruraux, cet apport culturel a pu être présenté en Gironde pendant un mois grâce à la participation des structures territoriales (jeunesse et sports, conseil général, municipalités, CAFEDEM de Bordeaux) et le milieu associatif (Culture dIci et dAilleurs, France-Liberté, Collectif Bosnie, écoles de danse) ainsi que celui du Ministère de la Culture de Bosnie. Pendant leur séjour, les cinq danseurs (4 bosniaques et Céline Pradeu, ancienne élève du Conservatoire) rencontraient les publics de jeunes et de moins jeunes par le biais de cours et de spectacles, expliquant toujours le projet et les intentions pour permettre au public de se faire une opinion sur cette danse. Des petites communes de 500 habitants ont eu droit à un vrai spectacle (excellente sono, éclairages remarquables, prêtés pendant un mois par le Conseil Général). La rencontre avec les adolescents (semaine de la jeunesse à Castillon la Bataille au lycée agricole de Libourne) fut particulièrement positive: Certains navaient jamais fait de danse ou navaient jamais eu loccasion de rencontrer cette discipline ; ils furent agréablement surpris et intéressés. Ce fut pour Jasmine PROLIC une expérience chorégraphique riche
denseignement et pour ses danseurs, dont cétait la 1ère sortie hors de
Bosnie depuis la guerre, une découverte des réalités françaises, parisiennes,
provinciales et rurales. Rédactrice Lisbonne En 1994, Lisbonne était la Capitale Européenne de la Culture. Parmi les nombreuses manifestations et spectacles culturels, le programme de Danse proposait tout au long de l'année de prestigieuses compagnies telles que la Merce Cunningham Dance Company, le Ballet National dEspagne, Pina Bausch, le Met National Ballet, donc une programmation de tout premier plan. Au mois de juillet une semaine était consacrée à une rencontre internationale des Ecoles de Danse, à laquelle étaient invités à participer le Junior Ballet, l'Ecole Supérieure de Danse du Conservatoire de Lisbonne, lEcole de Danse du Conservatoire National du Portugal, le Centre National de Danse Contemporaine dAngers. La rencontre comprenait une agréable réception, des cours communs et une soirée offerte à chaque école pour présenter, au théâtre Sao Luis, son spectacle. Le Junior Ballet, composé dune vingtaine délèves a présenté des chorégraphies, qui avaient eu beaucoup de succès auparavant dans dautres lieux: CONTINUO de Anthony Tudor : Construction chorégraphique montrant la douceur de la danse classique. IDEAL de Peter Van Oyk : Pas de deux dune délicatesse et dune tendresse infinies NI CENTRE, NI PERIPHERIE de Donald Byrd : Pièce dune précision perturbante sur les sentiments passionnels. ICE de Carolyn Carlson : Pièce sur la fluidité des mouvements dont on souhaiterait quils ne sarrêtent jamais. A Lisbonne aussi, le miracle eut lieu et le public récompensa les danseurs dun grand succès ! ! ! Le Junior Ballet a bien mérité
dêtre reçu comme une véritable compagnie. |
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