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Association des Parents d'Elèves
du Conservatoire National Supérieur

de Musique et de Danse de Paris

APE-CNSMDP

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Entretiens avec la direction du département Danse

Présentation de l’évolution du Département Danse
du CNSMDP Par monsieur Quentin Rouillier,
(Dans’Heure 1992)

Le Département Danse du Conservatoire est en constante évolution. Les différents projets que nous avons conçus à notre installation à La Villette commencent à se rôder, d’autres avancent ou sont sur le point d’aboutir, d’autres enfin, plus récents, se construisent à la lumière des expériences que nous menons.

L’outil extraordinaire dont nous avons été dotés, mais qui n’est bien sûr pas parfait, s’adapte à notre fonctionnement et aux leçons de l’expérience…

Sur le plan pédagogique, l’école évolue également. L’équipe pédagogique a été étoffée, avec l’arrivée de Peter Van Dyk, de Jocelyn Bosser, de Claudette Scouarnec et de Norio Yoshida. Nos étudiants ont brillé lors de la récente audition de l’Opéra de Paris ; en effet, 14 des danseuses et danseurs engagés ou retenus sur la liste d’attente, ont fait leurs études au Conservatoire.

Des stages d’insertion permettant aux étudiants de travailler un temps limité dans une compagnie professionnelle ou une école étrangère, ont été mis en place l’an dernier, avec des résultats très encourageants. Ils seront multipliés cette année, avec l’aide financière de la Fondation Sasakawa. Un effort particulier vers les régions sera fait dès cette année sur le recrutement…

En ce qui concerne les activités publiques, nous poursuivons nos efforts dans le sens que nous avons adopté. Après notre tournée japonaise de cet été, qui a été dure, mais très formatrice, le Conservatoire a participé au Festival de Danse de Cannes, dans un programme qui a rencontré un beau succès. D’autres spectacles sont prévus, et notamment ta participation en Juillet au Festival d’Aix-en-Provence, avec des classes ouvertes et un programme classique et contemporain. Deux spectacles, l’un contemporain, en Février, l’autre en Avril avec une création, sont en préparation. Les journées Portes Ouvertes de Décembre dernier ont une fois de plus fait te plein, avec quelque 1500 visiteurs…

Des difficultés demeurent et de nouveaux champs d’action restent à développer. Je souhaite en particulier que nos spectacles tournent davantage, multipliant pour les étudiants les occasions de se produire, et que les échanges internationaux, permettant d’autres approches de la danse, s’accroissent. Mais nous progressons sur la voie d’une formation complète, équilibrée, harmonieuse, dont sortiront des interprètes prêts à mener leur carrière, sur le plan technique, artistique et humain.

Quentin Rouillier
Dans’heure N°1 de Février 1992

  

Profession " Danseur "
Par monsieur Quentin Rouillier,
(Dans’Heure 1996)

Si la profession "danseur" suscitait, il y a encore vingt ans, une certaine incompréhension sur la réalité difficilement appréhensive d’un métier, elle a de nos jours une tout autre définition. La danse s’est insérée de façon plus large au sein d’une société tournée sur elle-même et sensibilisée par une certaine conscience du corps.

Grâce à la profession et à une politique affirmée, la Danse a élargi son public et créé une dynamique dont les chorégraphes et les structures de formation sont les porteurs.

Si la formation du Danseur-interprète nécessite un enseignement structuré dans une optique dépassant la seule acquisition d’une technique rigoureuse, le danseur doit être formé pour être responsabilisé autrement et non plus uniquement utilisé comme un interprète. Sa place d’artiste relève également de l’énergie et de l’apport qu’il peut donner en aval, durant l’acte de création.

Dès la formation initiale il faut donc prendre en compte ce changement d’état d’esprit. Il est d’ailleurs indispensable maintenant que l’Education Nationale joue son rôle au même titre que les CNR et Ecoles Supérieures, dans la formation des professionnels, des amateurs de haut niveau et du public. L’éducation intellectuelle et la formation artistique doivent avancer de pair et sans rupture.

La formation supérieure au Conservatoire est spécialisée, mais se veut parallèle aux études jusqu’au baccalauréat (classes à horaires aménagés). Elle se doit de permettre à l’étudiant d’intégrer un bagage artistique enrichissant ses aptitudes et ses connaissances, afin de mieux s’insérer dans la vie professionnelle.

Soulignons enfin qu’à la différence des acteurs, musiciens et plasticiens pour lesquels le temps participe à la maîtrise de leur art, la vie de l’interprète chorégraphique est courte.

Il y a donc une sensibilité à éduquer et une pré-organisation à mettre en route dès le départ en apport sous-jacent, pour une reconversion incontournable. C’est à la profession et aux pouvoirs en charge d’y réfléchir et de concourir à l’organiser; Il y a pour l’instant une énorme déperdition au niveau de l’utilisation des professionnels de la danse. De nombreuses formations sont à imaginer et à construire afin de mettre au service de la profession toutes ces expériences et ce vécu des exigences des métiers de la scène.

Peut-être se trouve là, le pari de l’An 2000.

Quentin Rouillier 1996
Directeur du Département des études chorégraphiques


L'enseignement de la Danse
Conférence donnée par Madame Anne Chiffer
Déléguée à la Danse au Ministère de la Culture

L’enseignement supérieur de la danse est dispensé à travers 5 établissements :

CNSMD de Paris et de Lyon
Ecole de Danse de l’Opéra (Paris)
Centre d’Angers
Ecole Supérieure de Roland Petit à Marseille

L’enseignement de base de la danse est donné dans le cadre d’un réseau sportif ou municipal. Le réseau des CNR et ENMD (établissements municipaux agréés par le Ministère de la Culture) forment des amateurs de très haut niveau mais nous pouvons remarquer que 30 écoles de musique n’y enseignent pas la danse. Remarquons que le ministère n’a des chiffres que sur les écoles qu’il contrôle.

La loi de 1989 sur la danse rend obligatoire le diplôme d’état de danse (DE) pour tout professeur de danse. La profession. réticente au premier abord, a accepté ce fait et s’en réjouit actuellement. Ce diplôme va faire l’objet d’une refonte. Les centres de préparation, les syndicats et la FNAPEC participent à l’amélioration de ce diplôme. La réforme de fond consiste à sortir I’UV technique de DE et d’en faire une condition sine qua non pour présenter le diplôme. Cet examen technique serait organisé et contrôlé par le Ministère de la Culture.

La préparation au CA devra se faire sur les 3 techniques de danse (contemporaine, jazz. classique): les professeurs étant appelés à travailler ensemble. En projet, nous avons l’organisation d’une formation longue sur 1 ou 2 ans au CNSMD de Paris.

Deux nouveaux DE appliqués à la danse viennent d’être créés :

DE formation musicale danseur (IFEDEM Paris)
DE d'accompagnateur danse (IFEDEM et CNR de Boulogne)

1500 diplômes furent décernés et apparemment pas de chômage.

Financement :

Le Ministère souhaite être un partenaire des collectivités. En 1994 fut créé un fonds spécifique destiné à aider les collectivités locales pour :

une création de poste.
permettre d’inviter un chorégraphe.
financer un projet pédagogique.

Par ailleurs, il faudra veiller à la mise en place du schéma directeur. Dans ce cadre là, Mme Schiffer se félicite du projet de la FNAPEC qui organise les Choréades à Lyon. Cette politique d’enseignement s’accompagne aussi d’un soutien financier auprès des centres chorégraphiques qui emploient à temps plein des danseurs. Par ex. Le Ballet Atlantique dirigé par Régine Chopinot compte 20 permanents.

Autres Priorités:

Le Ministère a décidé de sauvegarder le patrimoine de la danse. Un accord vient d’être passé avec le Centre National du Livre pour créer, sur 5 ans, sous le label "Librairie de la Danse", un certain nombre d’ouvrages à l’intention des professeurs. Par exemple, il n’existe pas de dictionnaire de la danse.

Le Ministère va par ailleurs, renforcer ses relations avec le Ministère de l’Education Nationale en demandant l’amélioration du Bac F11 et la création d’une option danse dans le cadre du Bac L.

Question : Seulement 30% des danseurs qui sortent d’un CNSM trouvent un emploi? Doit-on poursuivre le développement d’un enseignement supérieur? De plus, ne pensez-vous pas que la danse classique n’a plus sa place face à la danse contemporaine?

Réponse: A ma connaissance aucun danseur sortant du CNSM n'est resté sans travail. Mais il est hors de question de mettre en place de nouveaux établissements d’enseignement supérieur.

Quant à la deuxième question relative à la danse classique. Les danseurs ont toujours leur place. Il y a 153 postes de danse classique à l’Opéra de Paris et 250 dans les ballets TLF (Théâtre Lyrique de France). L’Etat a d’ailleurs reconduit une convention de 3 ans sur des projets artistiques proposés par les villes des ballets TLF (Toulouse. Nice. Bordeaux. Lyon...). Au départ, ces ballets ne servaient que dans le cadre de l’art lyrique mais actuellement ils tentent de plus en plus d’avoir leur vie propre. Le centre chorégraphique de Toulouse vient d’être fermé mais ses crédits ont été affectés aux ballets du Capitole.

D’autres ballets existent mais plus petits et fréquemment employés par le service lyrique. Tours. Avignon. Metz. Marseille. L’Etat les aide à développer des créations de spectacle ou à organiser une tournée. Signalons encore le ballet de Nancy qui compte 40 danseurs classiques.


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